Itinéraire

Vendredi 7 novembre - samedi 8 novembre : Genève - Windhoek -Londiningi Guesthouse

Dimanche 9  - Gobabis - Zelda Farm

Lundi 10  - Maun - Audi Camp

Mardi 11  - Moremi - Xakanaxa Camp Site

Mercredi 12 et jeudi 13 : Makgadikgadi - Tiaan's Camp

Vendredi 14  - Nxai Pan - PLanet Baobab

Samedi 15 : Kasane - Senyati Safari Camp

Dimanche 16 - Victoria Falls - Senyati Safari Camp

Lundi 17 - Chobe Riverfront - Toro Safari Lodge

Mardi 18 et mercredi 19 : Bande de Caprivi - Katima Mulilo - Caprivi Houseboat Safari Lodge

Jeudi 20 et vendredi 21: Kongola - Namushasha

Samedi 22 - Shakawe - Drotsky's Cabins

Dimanche 23 : Bagani - Nunda Safaris Lodge

Lundi 24 - Rundu - Kaisosi River Lodge

Mardi 25 - Grootfontein - Roys Rest Camp

Mercredi 26 - Otjiwarango - Hadassa Guesthouse

Jeudi  27 - Windhoek - Londiningi Guesthouse

Vendredi 29 -Windhoek - Genève



Merci British

Vendredi 7 novembre, 14 heures : toujours aussi ponctuel et serviable, Gérard, notre super voisin, sonne à la porte pour nous conduire à 2 km d'ici, à l'arrêt de bus d'Hermance. C'est lui qui, pendant 3 semaines, nourrira les deux chats sauvages qui ont élu domicile sous notre terrasse, surveillera la maison et guettera le retour de notre minette partie il y a quelques mois déjà. Merci mille fois Gérard, avec toi, on sait qu'on peut partir tranquille ! Après une heure de bus, nous voici à Genève Cointrin, au bureau d'enregistrement de la British Airways. Nous avions l'an dernier, pour notre premier voyage en Namibie, pris cette même compagnie pour un vol Genève - Londres - Johannesburg - Windhoek, le choix au départ de Genève pour la Namibie étant assez limité ou hors de prix.

Pas l'avion, pas beau
Pas l'avion, pas beau

 

Nous avons gardé un  mauvais souvenir de ce vol, aussi, pour plus de confort, nous avons cette année  payé un supplément pour bénéficier, à l'aller et au retour, des deux sièges près de la sortie de secours, qui offrent beaucoup plus d'espace et permettent d'allonger les jambes, sauf qu'on nous place aux sièges 29B et 29 C, qui sont des sièges tout à fait normaux. Merci British !! encore une fois le voyage est long, pénible et désagréable. On est serrés comme des sardines dans cet avion ! Pas de place pour les jambes, pas de place pour les coudes, Et au retour, on aura exactement les mêmes sièges pour lesquels on a déboursé 180 euros, pour rien. Je suis vraiment en colère car je sais que je vais devoir faire des pieds et des mains, mais surtout des courriers et des courriels pour espérer être remboursée.

Le trajet est suffisamment long pour me permettre de me remémorer notre voyage l'an dernier. Après avoir pas mal bourlingué en Asie, nous avons pris un cap complètement différent et bifurqué vers l'Afrique australe et plus particulièrement la Namibie. Quel choc !! Ces paysages, ces couleurs, cet espace infini entrecoupé de montagnes et de mamelons étaient tellement nouveaux pour nous, sans oublier bien sûr la rencontre, bien qu'hypothétique, avec toutes sortes d'animaux, du gecko des dunes de Sossusvlei à l'éléphant du désert du Damaraland. Nous avons aimé, oui nous avons adoré, et nous nous sommes promis de revenir.

 

Alors nous voila, atterrissant ce samedi à 14 heures à Hosea Kutako . Pour la réservation du véhicule et de l'hébergement, principalement en camping, nous sommes passés par Tourmaline, le même tour opérateur francophone local que l'an dernier, parce c'est beaucoup plus pratique à tous points de vue, et pas nécessairement plus cher. La nouveauté c'est que nous avons délaissé la tente sur le toit et opté pour un Bush Camper. C'est un Toyota Hilhux simple cabine, dont l'arrière est équipé comme un mini camping-car : le toit se lève, le lit est fixe, il y a du rangement dessous, une petite armoire équipée de 4 étagères que j'utiliserai pour les vêtements, un frigidaire (qui nous jouera des tours tout au long du voyage) encore un rangement au-dessus pour les provisions, une petite table d'appoint et même des toilettes chimiques que nous n'utiliserons jamais.

Nous ne regretterons pas notre choix pour le Bush camper
Nous ne regretterons pas notre choix pour le Bush camper

Alex, le propriétaire de la Guest House Londiningi, nous a rejoint chez  Asco Car pour nous fournir l'assistance prévue. Nous comptions sur notre GPS Sygic, qui jusqu'à présent nous avait donné entière satisfaction, notamment au niveau de la cartographie qui est très précise mais, suite à une mise à jour toute récente, il nous est impossible de planifier un itinéraire sur la base de points GPS donnés. Nous pensions nous en procurer un chez le loueur, mais il n'a plus rien en stock. Autant dire que c'est la Cata ! Enfin, la première car la deuxième Cata c'est le Tom Tom qu' Alex s'est débrouillé pour nous trouver en trois coups de fil et en deux coups de cuillères à pot, qui nous sera loué 100 euros pour le séjour mais ne nous sera malheureusement pas d'une très grande utilité. A notre retour, Alex se dira navré, mais il n'y est vraiment pour rien.

Une image qui se passe de commentaire
Une image qui se passe de commentaire

Nous sommes en train de prendre connaissance de l'engin et de remplir les formalités d'usage auprès du loueur, quand on entend soudain un drôle de bruit : quelque chose de fort et de précipité, qui devient vite assourdissant : c'est la pluie qui crépite sur le toit ... il pleut ... la première pluie de la saison qui fait frémir le touriste mais ravit les gens d'ici. Oui, je sais, ici la pluie c'est la vie mais si ça pouvait attendre un peu ou tomber de façon modérée, ça nous arrangerait bien.

 

Patrick prend donc le volant sur une route mouillée, précédé d'Alex, qui nous conduit jusque chez lui. Il lui faut très peu de temps pour reprendre l'habitude de la conduite à gauche et du passage de vitesses à l'envers et pour se familiariser avec le volume du véhicule; de plus, le peu de circulation aide à vite reprendre confiance. Après une douche rapide, nous rejoignons Alex et, en l'écoutant nous donner quelques conseils sur le déroulement de notre voyage, je savoure un Savannah bien frais. Que c'est bon et désaltérant cette boisson un peu particulière, dont le goût hésite entre le jus de pomme et le cidre mais terriblement traître car son goût sucré fait oublier qu'elle est plus alcoolisée que la bière . Alex, qui est namibien, connait bien son pays et nous renseigne sur notre itinéraire et nos hébergements mais avoue ne pas pouvoir nous donner, sur la partie Botswana, toutes les indications qui pourraient nous être utiles. Pas de souci, j'ai rencontré sur un forum Pierre qui a déjà bien bourlingué dans ce pays et m'aura beaucoup aidée. Merci Pierre de m'avoir encouragée, sans toi mon voyage aurait été bien différent et j'aurais probablement raté beaucoup de choses ! 

 

Le briefing terminé, nous passons à table, savourons un bon repas dans un cadre bien sympathique, mais ne traînons pas. Le voyage a été long, la fatigue se fait sentir et nous avons envie et besoin d'un  lit dans lequel nous allons bientôt nous écrouler pour passer une bonne nuit bien méritée.


Un léopard en cage 

La première des choses au réveil est de ranger nos affaires dans la cellule et c'est moi qui m'en charge

(c'est mieux, ce sera rangé de façon cohérente). Deux étagères pour Patrick, deux pour moi, les sacs dans un coffre sous le lit, les trousses de toilettes et les médicaments dans un autre. C'est vraiment cool ce Bush Camper. Nous prenons un solide petit déjeuner; il y a vraiment de tout : des oeufs, des crêpes, de la charcuterie, des céréales, du muesli, des yogourts, des confitures maison, du miel, etc.Peu après 8 heures, allons faire un petit coucou à Alex, que nous reverrons dans 3 semaines. Patrick a rentré la prochaine destination, Zelda Farm,  sur son GPS et me fait confiance pour l'arrêt au Spar à la sortie de Windhoeck. Erreur, erreur : je n'ai pas bien écouté Alex hier et pas étudié la carte ce matin, du coup, nous prenons l'embranchement et filons  sur la B6, directement sur Gobabis. Pas vraiment top le co-pilote, j'essaierai de faire mieux la prochaine fois. Nous arrivons un peu avant midi et faisons le plein de denrées de base soit beurre, café, thé, sucre, confiture, papier d'aluminium, sacs poubelles plus quelques courses sous la forme de tomates, concombres, oeufs et boîtes de thon pour les jours à venir. Généralement, nous déjeunons d'une salade le midi et allons au restaurant le soir, et pour moi, matin, midi et soir, c'est toujours végétarien.


 Nous arrivons à Zelda Farm un peu avant 14 heures,  juste a temps pour profiter du buffet de midi ultra light mais bon, on ne va pas faire les difficiles, je n'ai ni le temps ni l'envie de faire a manger. Nous souhaiterions faire une marche avec les Bushmens mais voila 'they do not walk on Sunday; Par contre est organisé à 18 heures le 'animal feeding'. Seront nourris les autruches, les porc-epics de la ferme et .....le léopard....  Un léopard... en cage ??? Yes, in the cage !! Nom de bleu ! On n'est pas  venu en Namibie pour voir un léopard en cage !! Ca me rend folle de voir des animaux enfermés chez nous, alors ici. ! Ca c'est sûr je n irai pas voir !!! Bon, je réfléchis un peu :  elle fait combien cette cage ?? Ah, oui, vraiment ? un hectare et demi !! Vu sous cet angle, c est un peu différent. Après un après-midi détente à la piscine, nous  participerons finalement à  la visite de la ferme et au 'animal feeding' qui se révéleront fort intéressants. 


Le fermier nous explique par exemple devoir affronter une mortalité toujours croissante de son bétail qui ingurgite une sorte d'oignon qu'il trouve au milieu des pâturages et qu'il confond avec de l'herbe. Le poison qu'il contient conduit à une mort certaine et la seule antidote, qu'il tient des bushmens, est de couper ces oignons en fine tranches et de le mélanger à l'eau des abreuvoirs.

Une des autruches de Zelda Farm
Une des autruches de Zelda Farm

Après avoir nourri les autruches, nous allons du côté du parc des porc-épics et apprenons comment ils se reproduisent, Difficile pour Monsieur de monter sur Madame, alors, comment font-ils ?? Ha, ha, moi je le sais  maintenant. J'apprécie que le fermier laisse la nourriture à disposition, sans chercher à faire sortir l'animal de son trou pour nous le montrer. Il est nocturne et viendra manger après la tombée de la nuit. Nous repasserons mais ne le verront pas, Tant pis.

 

Nous nous dirigeons ensuite vers l'enclos du léopard. C'est une femelle , récupérée bébé dans je ne sais plus quelles circonstances par une famille qui l'a élevée pendant deux ans comme un gros chat. Mais bien sûr ce qui devait arriver arriva, à savoir que ses instincts sauvages se sont réveillés et que la grosse minette devenait potentiellement dangereuse. Elle a donc été récupérée par Zelda Farm qui lui a aménagé cet  enclos, qui la nourrit, s'en occupe et lui fait subir un contrôle vétérinaire tous les ans. Je suppose qu'elle n'est pas malheureuse, habituée à cette vie près des humains qui a toujours été la sienne. Je m'abstiens cependant de faire une photo car le grillage me gêne mais Patrick tire tout de même un deux clichés.

Impossible de rater le félin qui, réglé comme une horloge, vient tous les soirs à la même heure manger ses 3 ou 4 Kg de viande
Impossible de rater le félin qui, réglé comme une horloge, vient tous les soirs à la même heure manger ses 3 ou 4 Kg de viande

A notre tour de prendre notre repas dans une salle à manger où nous sommes les seuls clients,  mais où un buffet pour six a été préparé. Salades diverses, plusieurs sortes de légumes,  6 gros morceaux de poulet et 6 autres gros morceaux de gibier, alors que j'avais bien précisé qu'il ne fallait pas préparer de viande pour moi. Je m inquiète de ce gâchis mais on m'assure que ce qui reste dans les plats sera consommé demain par la famille et le personnel.


Des savoyards au Botswana

Il a bien plu dans la nuit et, au matin,  les campeurs sortent les sacs de couchage pour les faire sécher. Pour notre part, nous avons dormi bien au sec et notre sommeil aura à peine été perturbé par les nombreux coups de tonnerre. Entre le petit déjeuner et l'heure de départ, je retournerai par deux fois voir mon joli léopard qui est toujours dans le coin. Elle est tellement belle !! Quand je m'approche, elle se met sur le dos, s'agite les quatre pattes en l'air et ronronne. Elle fait son show et on a vraiment envie de la câliner et de lui faire des gros poutous. Ici, au moins, elle est en sécurité, loin des tirs de fusil et du braconnage. Je la quitte à regret.

 

Nous reprenons la B6 pour une des plus longues étapes de notre périple : Zelda Farm - Maun (Botswana), soit 600 kilomètres et un temps estimé à 8 heures. 

 

Les formalités douanières se passent aussi bien d'un côté que de l'autre et nous avons même droit à un petit contrôle sanitaire plutôt cocasse, côté Botswana, qui se résume à une prise de température à distance effectuée par un médecin ainsi que quelques questions portant sur notre état de santé, posées par une assistante assise toute droite sur une chaise, son sac à main posée sur ses genoux comme une personne en visite.

 

Nous sommes sur la A2 et nous arrêtons à Charles Hills, au Money Changer qui nous a été indiqué par un chauffeur routier pour changer nos dollars américains contre des pulas, mais il n'y a dans la caisse que des dollars namibiens. Quand il y en a pula, il y en a pou l'aute, mais là il n'y en a pour personne ! Nous avions déjà essayé d'en obtenir à l'aéroport, mais sur les 3 bureaux de change, deux n'en avaient pas, et le troisième était en train de faire ses comptes et ne ré-ouvrait pas avant une bonne heure ! Nous n'aimons pas l'idée de voyager sans monnaie locale, mais nous n'avons pas le choix.


Nous passons Ganzi et le voyage jusqu'à Maun serait bien monotone s'il n'était  égayé par ces ânes  que l'on croise tout au long de la route et parfois même au milieu. On se méfie des jeunes, qui caracolent sans avoir aucunement conscience du danger de la route. Je peux dire sans mentir que pendant trois semaines, j'aurai vu plus d'ânes que de toute ma vie passée et probablement à venir. 


Il faut se méfier des ânes qui broutent tout au bord de la route
Il faut se méfier des ânes qui broutent tout au bord de la route

Au moment où nous arrivons à Maun, juste un peu avant 14 heures, le ciel s'assombrit d'un seul coup, zébré par des éclairs soudains,  le vent se lève balayant tout ce qui peut voler, du sac plastique à la branche sèche et nos deux GPS s'affolent, incapables de trouver la route du French Connection, où Patrick avait l'intention de déjeuner. Une grosse goutte s'éclaffe sur notre pare-prise, puis deux, puis cent, et cent mille, ça y est, on est en plein orage. On n'arrive même plus à repérer le nom des rues qui pourrait nous donner une indication de l'endroit où l'on est, alors on renonce au restaurant pour se diriger vers le centre ville. On change - enfin - de l'argent, on achète du vin blanc et de la bière et une pelle qu'on croyait manquante mais qu'on retrouvera plus tard coincée entre les sièges et la table de camping.

 

C'est à l'Audi Camp que nous retrouvons Babette et Jean-Noel, rencontrés par Patrick sur le Forum de la Tortue de Félix et  qui ont décalé d'un jour leur départ sur Gaborone pour que nous passions la soirée ensemble. Ils  voyagent avec leur propre véhicule, un Isuzu DMax avec cellule aménagée qu'ils ont fait venir de France par container. On passerait des heures à les écouter, tant ils ont voyagé en Namibie, Zambie, Botswana, Zimbabwe, Afrique du Sud, ... mais comme le temps nous est compté, nous nous contentons de commenter les endroits qu'ils ont visités et que nous allons à notre tour explorer, avides de conseils et de recommandations. Nous dînons ensemble au restaurant de l'Audi Camp, où Jean-Noel retrouvera un autre savoyard, du temps où il était parapentiste. Le monde est vraiment petit !!

 

Nous n'avons pas aimé l'Audi Camp,  Jean-Noël et Babette non plus : les emplacements sont très serrés et nous aurons toute la nuit dans la gueule un horrible éclairage extérieur, impossible à éteindre. Dommage, car il y avait à Maun le choix des hébergements et nous aurions sans doute pu trouver mieux.


Moremi

Nous quittons nos savoyards -Arvi, les amis- et  prenons la route pour Moremi. Les choses sérieuses commencent et je dois dire que j'angoisse un peu. Notre TO nous a déconseillé tout parcours en solo dans les parcs du  Botswana, nous prévenant du très mauvais état des pistes sablonneuses et de la dangerosité des nombreux animaux en liberté, souvent très proches des campements, pour ne pas dire DANS les campements. Nous aurons été rassurés la veille par Babette et Jean-Noël, mais je reste anxieuse et attend de voir, alors que Patrick ne se fait aucun, mais absolument aucun souci.

 

 Il nous faut 2 bonnes heures pour arriver jusqu'à South Gate, où nous présentons l'original de notre réservation faite par Tara ( un TO de Maun ) pour le parc et pour  Xakanaxa Camping. Nous considérons comme un bon présage le groupe de quatre éléphants que nous avons croisé tout à l'heure sur la route. Nous avons  bien fait de prendre notre temps pour les observer car à part un gros pachyderme qui prend son bain, nous n'en verrons pas d'autre à Moremi. Le trajet jusqu'au camping se passe plutôt bien, sans difficulté majeure, la piste étant relativement facile et les bifurcations bien indiquées. Nous nous posons dans un joli coin, près de la berge où un hippopotame sort de son bain  

Hippopotame à proximité de notre campement
Hippopotame à proximité de notre campement

Après avoir mangé d'une salade légère et avoir profité d'une petite sieste, nous "replions la voiture" et parcourons les environs. Nous allons faire un tour du côté de Paradise Pools, revenons sur nos pas et allons explorer vers Third Bridge, en prenant soin d'éviter certains chemins boueux qui semblent n'aller nulle part. Nous ne nous aventurons pas trop loin car, sans GPS fiable, nous préférons ne pas prendre trop de risques inutiles.

Nous verrons finalement assez peu d'animaux à Moremi et j'avoue être un peu déçue. Le cadre est certes magnifique et respire la tranquillité mais je m'attendais à plus d'activité animalière. Mais il est vrai que la rencontre se joue souvent à peu, il suffit d'être au bon endroit au bon moment. 100 mètres plus à gauche ou à droite, 5 minutes avant ou après peuvent tout changer. De plus, je ne trouve pas l'Okavango tel que je m'apprêtais à le voir, avec une vue très cinématographique, à la Nicolas Hulot ou Yann Arthus Bertrand. Je suppose que c'est une région qui s'apprécie principalement du ciel, mais je n'ai malheureusement pas les moyens de voler de lodge en hébergement de luxe, par avion privé



Après trois bonnes heures à sillonner la piste principale (il aurait peut-être fallu s'enfoncer davantage pour voir plus) nous rentrons au camping sans avoir vu grand chose. Si, un énorme éléphant qui se prélasse dans un espace marécageux, mais trop loin pour faire une jolie photo. Et puis aussi quelques vervets, qui ne viendront heureusement pas nous voir; J'ai très peur des singes et préfèrent ne pas les côtoyer.  Notre emplacement de camping est  assez sommaire avec un bloc sanitaire à disposition, mais rien de plus. C'est très sauvage, nous sommes en pleine nature,  loin de tout voisinage et on a un peu l'impression d'être seuls au monde. Je profite des dernières clartés du jour pour potasser mon guide, le Bradt (conseillé par Pierre) qui est excellent.

Le Bradt est un excellent choix, dommage qu'il ne soit pas traduit en français
Le Bradt est un excellent choix, dommage qu'il ne soit pas traduit en français

Nous avons à peine allumé la lumière pour dîner, que nous sommes assaillis par des centaines, voire des milliers d'insectes de toutes sortes. Pas agressifs ni urticants mais franchement énervants à se fourrer dans les cheveux, à s'infiltrer dans la chemise et à tomber dans les assiettes. Nous finirons le repas dans le bush camper, suivis par une horde d'invités non désirés, qui continueront  encore à siffler dans nos oreilles "C'est la folle farandole des sales bestioles qui s'affolent, Yol, Yol, " alors que nous sommes couchés. Oui, ici, c'est vraiment sauvage !


Bonsoir Tristesse

lI a encore plus dans la nuit et nous reprenons la route sur une piste mouillée, parsemée de grosses trouées gorgées d'eau. Nous nous arrêtons après la sortie du parc au Kazikini Camp pour annuler notre réservation, Babette nous ayant informés de la rusticité du camp et d'un problème d'eau temporaire. Nous filons donc sur Maun pour quelques courses au Spar. Je profite que Patrick ait le dos tourné pour mettre discrètement dans le caddie quelques boites de nourriture pour chiens et chats. Il va râler, c'est sûr, mais pas tant que l'année dernière, quand j'avais donné à deux jolis minous la dernière boîte de thon qu'il s'était gardée pour son déjeuner.

Nous trouvons enfin le French Connection où nous nous arrêtons pour déjeuner. Je sais déjà que je vais commander le plat "ratatouille-rösti" recommandée par le Bradt mais il y a eu entre-temps changement de propriétaire et Germain a remplacé Marie, une Suissesse, et le chakchouka a lui remplaçé les röstis. Marie a toutefois laissé sa trace, par le biais d'une bibliothèque 2ème main où nous puisons quelques livres dont le bénéfice ira à une association qui stérile les chien(nes) de coin. Nous passons un agréable moment en compagnie de Germain et glanons quelques renseignements pour la suite de notre voyage.
Cet oiseau de Paradis, installé en plein milieu du restaurant, ne semble être nullement dérangé ni par les allées et venues du personnel ni par les clients
Cet oiseau de Paradis, installé en plein milieu du restaurant, ne semble être nullement dérangé ni par les allées et venues du personnel ni par les clients

Plutôt que de rouler sur l'A3, Germain nous conseille de prendre la piste qui passe par Makalamabedi, et va jusqu'à Motopi. L'idée est bonne  jusqu'au moment où les roues avant tapent dans une tranchée ouverte sur toute la largeur de la piste, ce qui fait bondir en avant la voiture, et nous dedans. Nous nous arrêtons, persuadés d'avoir endommagé, voire cassé quelque chose. Mais quel est l'andouille qui a creusé ce trou au milieu de la route sans mettre le moindre panneau ou avertissement ?? Nous repartons sans avoir constaté aucun dégât -ouf, on a eu chaud- ! mais sommes stoppés un peu plus loin par un barrage vétérinaire, contrôle classique entre le Sud et le Nord, où il nous faudra ouvrir notre frigidaire qui sera inspecté par deux agents sanitaires, chargés de repérer la viande interdite de passage, que nous n'avons pas.

 

Nous arrivons au Tiaan's camp avec un jour d'avance, chaleureusement accueillis par Heike . Nous nous installons sous une grosse toile de tente et déballons notre matériel, duquel s'échappent des  bestioles, rescapées de Moremi, dont une cigale tout abrutie par le voyage, que Patrick déposera délicatement sur une branche d'arbre. Espérons qu'elle va se faire de nouvelles copines ! 

Nous sommes les seuls au Tiaan's Camp qui jouit d'une agréable tranquillité au bord de la rivière Boteti
Nous sommes les seuls au Tiaan's Camp qui jouit d'une agréable tranquillité au bord de la rivière Boteti

Il est déjà tard lorsque nous allons prendre un verre sur l'immense terrasse qui domine la Boteti River d'où nous apercevons, dans le crépuscule  naissant, deux pachydermes   sur la rive opposée, située dans le Makgadikgadi Pans National Park. Fronçant les yeux, les devinant de moins en moins, nous les observerons boire et se baigner jusqu'à ce que la nuit tombe complètement. En les regardant évoluer, je ne peux m'empêcher de penser à tous ceux qui, privés de liberté, dépérissent dans des zoos et des cirques ignobles devant des abrutis qui n'ont même pas conscience de la misère et  du désespoir dans lesquels ils sont plongés, et j'ai mal pour eux. 

 

Nous sommes ce soir les seuls invités à la table de Heike qui se sera démenée pour nous faire un superbe dîner, alors que nous n'étions pas attendus. Au menu, soupe de courge et lasagnes aux épinards, du jardin s'il vous plait. J'admire la force et le courage de cette femme, qui, malgré le décès récent  de son mari  a décidé de continuer seule leur projet commun d'ouvrir cet établissement à Khumaga. On sent au léger tremblement de sa voix que la douleur est toujours vive et j'ai sincèrement de la peine pour elle. 

 

Décidément, c'est la soirée tristesse ! 


Tiboti River

Nous sommes réveillés par le miaulement d'une jolie rouquine qui s'est dit que, pourquoi pas, il y aurait peut-être un peu de pâtée par ici. Bien vu ma cocotte, voilà pour toi. Tu vois Patrick, que j'ai bien fait d'acheter des boîtes pour chat !

 

Pour nous rendre au  Makgadikgadi National Park, il faut prendre le ferry, qui se trouve a quelques centaines de mètres de Tiaan's camp, pour autant que le conducteur soit là... ce qui n'est pas le cas. Nous demandons après lui et le cherchons un peu partout dans le village. Il doit avoir vent de nos appels car il arrive nonchalamment au bout d'un quart d'heure.  Heike nous avait dit que la traversée coûtait 130 pulas, aussi je m'étonne lorsqu'il nous annonce 180. J'aurais mieux fait de me la coincer, tant il est vexé qu'on ait pu mettre son honnêteté en doute, et preuve à l'appui nous montre un tarif qui semble officiel, dactylographié sur une feuille collée sur un bout de carton. Ainsi nous apprenons que nous conduisons ... une caravane. Mais bon, comme ce n'est pas non plus une voiture ordinaire, nous payons le prix demandé. La traversé sur la Boteti  est courte et ne dure que quelques minutes. Ce sont les manoeuvres pour bien positionner le véhicule et pour descendre du ferry qui prennent le plus de temps.

Etude de la carte Tracks4Africa avant le passage en ferry
Etude de la carte Tracks4Africa avant le passage en ferry
Passage en ferry sur la Boteti River pour rejoindre le Parc National Makgadikgadi
Passage en ferry sur la Boteti River pour rejoindre le Parc National Makgadikgadi

Nous arrivons à l'entrée du Parc et payons directement notre permis, alors que tous les guides, le Bradt y compris, insistent sur le fait qu'il faut obligatoirement réserver à l'avance. Ca dépend peut-être de la saison, mais en novembre, ce n'est vraiment pas une nécessité. La piste étant tout de suite sablonneuse, Patrick met les courtes mais ne pense pas à dégonfler et il ne faut pas moins de 5 km pour  nous ensabler. Un coup d'accélérateur en marche avant, un coup d'accélérateur en marche arrière, mais rien n'y fait, inutile donc d'insister. On descend tous les deux et, sous un soleil de plomb, nous nous mettons au travail. Patrick descend la pression à 1.3 à l'aide d'un dégonfleur rapide Ironman qu'il a pris dans ses bagages et je pellette à tout va, d'autant plus que je viens d'apercevoir dans ma ligne de mire ... un éléphant. Il est énorme !! bon, ca va, il y a tout de même de la distance entre lui et nous mais je ne le quitterai pas des yeux, le temps de ramasser des branchages cassés (on n'est apparemment pas les seuls à s'être plantés à cet endroit) et de les caler sous les roues avant et, tant que j'y suis, à l'arrière aussi. Et hop, c'est reparti. 

Opération de désensablement dans une chaleur torride.
Opération de désensablement dans une chaleur torride.

 Descendant vers la rivière, nous sommes presque  immédiatement stoppés par deux éléphants qui nous barrent la route; Nous préférons reculer un peu pour laisser un espace de sécurité que nous estimons suffisant. Je ne tiens pas à m'approcher plus que ça et si les photos ne sont pas de premier plan, tant pis, je préfère attendre que les deux pachydermes soient remontés pour aller de l'avant. D'autant plus que Patrick s'apercevra à la fin du séjour que j'ai réglé le format d'image sur le nombre de pixels qui délivre la plus mauvaise définition, ce qui fait que presque toutes mes photos sont nulles et ratées.

Nous attendons que ces deux éléphants qui barraient notre route remontent le chemin pour avancer un peu
Nous attendons que ces deux éléphants qui barraient notre route remontent le chemin pour avancer un peu

Le spectacle est de toute façon partout. Les berges regorgent d'oiseaux de toutes sortes et c'est un festival d'ailes blanches, noires, grisées et parfois plus colorées. Nous passons un bon moment à observer zèbres et gazelles qui nous épient, si ce n'est inquiets, du moins prudents, et qui détaleront au moindre mouvement et bruit suspects et nous repartons.  La voiture tangue dans les ornières d'une piste toujours aussi sableuse et tellement étroite que je crains l'arrivée d'un véhicule en sens inverse, mais nous n'en croiserons aucun. La végétation est composée d'arbustes suffisamment hauts et touffus pour cacher trois éléphants que nous débusquons sur notre droite, à quelques mètres seulement de la piste, au moment même où un autre, sur notre gauche, fait un grand pas de côté, autant surpris que nous par le peu de distance qui nous sépare. Je réalise soudain qu'un autre véhicule qui emprunterait le même chemin que nous serait un bien moindre mal comparé à un éléphant qui refuserait de nous céder la priorité. 



Zèbres et gazelles guettent les moindres mouvements suspects
Zèbres et gazelles guettent les moindres mouvements suspects

Nous traversons ainsi le parc 3 heures durant jusqu'à la porte opposée,  Phuduhudu, où nous nous installons  à l'ombre d'un arbre pour pique-niquer. Nous reprenons la route en sens inverse, croisons encore des girafes, des zèbres, des springboks, et repassons par le point d'eau, toujours aussi  animé, où trois éléphants se baignent joyeusement.

Sur le chemin du retour, nous trouvons ces éléphants savourant dans l'eau un instant précieux
Sur le chemin du retour, nous trouvons ces éléphants savourant dans l'eau un instant précieux

C'est avec la conviction que la journée a été riche en rencontres et en émotions que nous regagnons le ferry. Il est stationné en face  mais il ne faut pas longtemps au conducteur, qui a repéré nos Hou Hou  en forme de gesticulations de bras, pour venir nous chercher et nous réclamer  les 190 pulas de rigueur, que je me garde bien de contester. 

 

Alors que nous débarquons, une autre voiture attend pour traverser. Il s'agit d'un couple de français cinquantenaire, qui ont démarré leur périple il y a 3 ou 4 jours en Afrique du Sud, et avec qui nous commençons à papoter. J'ose à peine répondre à Madame, très bon chic bon genre, qui s'enquiert de son hébergement du soir, que le camping dans lequel ils ont réservé et que nous venons de visiter, est plus que sommaire et que le seul luxe dont elle pourra disposer se résume à un bloc sanitaire. Et Patrick n'ose pas dire  à Monsieur, qui  semble peu  à l'aise avec la conduite d'un 4X4, qu'une bonne expérience de la piste est nécessaire pour appréhender la route qui l'attend. Aussi, pour essayer de limiter les dégâts Patrick lui donne quelques conseils qu'il écoute attentivement et lui prête son engin pour dégonfler ses pneus. Comme dirait l'autre, il y a du souci à se faire.... 

La piscine du Tiaan's est de petite taille mais en cette fin d'après-midi où le soleil flambe, elle a au moins le mérite d'exister et j'y fais volontiers trempette. Je rejoins Patrick sur la terrasse qui surplombe la Boteti. A l'exception des océans dont l'immensité m'angoisse, j'aime l'eau quand elle est tranquille, la surface lisse des lacs, le doux bruissement des ruisseaux et le calme des rivières, comme la Boteti qui s'étale sous nos pieds, large et paisible, déchirée par de larges espaces verdoyants dans lequel se baigne un éléphant que nous observons un long moment, jusqu'à ce que le crépuscule arrive.

Depuis la terrasse du Tiaan's camp
Depuis la terrasse du Tiaan's camp

L'atmosphère est lourde, des nuages arrivent qui deviennent de plus en plus menaçants. Les jolis reflets bleu clair et vert pâle de la Boteti vont bientôt absorber le gris du ciel et la rivière va prendre une teinte cendrée qui contraste avec le blond doré de ses berges.


La couleur du ciel annonce l'orage
La couleur du ciel annonce l'orage

Nous passons à table alors que se déverse  une pluie torrentielle qui frappe le toit de tôle tellement fort qu'elle  empêchera toute discussion pendant le dîner, à nouveau succulent. Je pense à nos compatriotes, que j'imagine ruisselants sous leur tente de toit et je les plains bien sincèrement.


A l'ombre des baobabs

La petite rouquine n'est pas revenue mais j'ai appris de Heike qu'elle ne se gênait pas pour aller quémander du côté de la cuisine. C'est déjà vendredi, une semaine que nous sommes partis, mais pourquoi est-ce que le temps passe aussi vite ? Nous décidons de ne pas reprendre le ferry ni la piste d'hier pour éviter de perdre trop de temps, sachant que la visite de Xhai Pan risque de durer toute la matinée. Nous filons donc sur une route qui n'est pas dans le meilleur état, présentant des trous gros comme des bassines, et arrivons vers 9 heures à l'entrée du parc  où nous achetons nos tickets d'entrée. Là encore, pas de problème pour se procure les permis sur place. Nous roulons  sur une longue piste, tantôt dure, tantôt sableuse, voire très sableuse, pour repasser sur le dur. En regardant Patrick en coin, je ne peux m'empêcher d'admirer sa faculté à conduire sur une piste aussi difficile car il faut une parfaite maîtrise de soi et de son véhicule pour garder le contrôle dans des ornières aussi larges, aussi profondes et aussi sinueuses. Si Patrick se révèle être un parfait manchot avec un tournevis dans les mains, il faut bien reconnaître qu'il lui sort du bout des doigts une sorte de fluide magique qui produit entre lui et le volant une alchimie secrète. Même chose avec un guidon et une moto. Je me garde bien de lui lancer le moindre compliment, de peur qu'il ne se la pète pendant tout le voyage, mais j'ai une totale confiance en lui.

Autant avoir une bonne expérience de la piste !
Autant avoir une bonne expérience de la piste !

Nous arrivons à Scout Camp où le ranger nous indique que deux lions ont été vus au point d'eau ce matin vers 7 heures 30. Il est déjà dix heures et, comme il fallait s'y attendre, les bêbêtes sont parties depuis longtemps mais, avec le maigre espoir qu'ils reviennent boire un coup, nous nous installons au bord de la mare et, comme nous sommes têtus et pas spécialement pressés, nous attendons  un bon moment des lions qui finalement, ne reviendront pas. Quelques oiseaux effleurent la surface de l'eau, de jolies gazelles viennent s'abreuver et un couple de serpentaires se dandine au loin sur des pattes hautes comme des échasses, observés  par un chacal peureux

Un chacal près du point d'eau
Un chacal près du point d'eau

Nous traînons un peu dans le coin et prenons ensuite la direction de Baines' Baobab où nous déjeunons .... sous de gros baobabs. Encore une fois, nous sommes seuls au monde et, face à cette surface sèche et salée qui s'étale à l'infini, on pourrait presque se croire sur une autre planète. Dommage que la civilisation soit tout de même venue jusqu'ici sous forme de panneaux, un planté juste sous les baobabs qui retrace l'histoire de ce Baines et un plus petit qui affiche "camping interdit". Mais qui aurait donc l'idée de planter sa tente ici ?


Mais qui aurait envie de camper dans un endroit aussi désolé ! Pas nous.
Mais qui aurait envie de camper dans un endroit aussi désolé ! Pas nous.

Au sortir du parc, nous reprenons la A3 et stoppons à Gweta, à la recherche d'un chapeau ou d'une casquette. Avant de partir, Patrick a fait des essayage mais, indécis, n'a rien mis dans sa valise d'autant plus que je lui ait dit que rien ne lui allait et qu'il trouverait bien un neuf à acheter sur place. Depuis, il  râle tous les jours car il n'a rien à se mettre sur la tête et que nous n'avons pas encore trouvé un seul magasin susceptible de vendre un chapeau. Et pas davantage à Gweta !!.  Nous  profitons de l'arrêt pour faire deux ou trois courses, un peu d'eau, un paquet de chewing-gum, quand nous croisons une jolie blonde qui détonne un peu dans ce décor typiquement africain. Je suis vraiment curieuse de savoir ce qu'elle fait là, et bien que je sois persuadée qu'elle est l'institutrice du village, je me paye le culot de lui poser la question pour apprendre qu'elle est témoin de Jéhovah. Il faut vraiment avoir la foi pour venir répandre la parole de DIeu dans un coin aussi paumé !

 

Nous nous installons au Planet Baobab, que nous trouvons peuplé, après une nuit au Xakanaxa et deux à Tiaan's camp, où nous étions seuls. Une petite virée à la piscine, qui est de bonne taille, quelques échanges avec nos voisins tchèques, et nous dînons au restaurant pour un repas correct, sans plus.


22, V'la les flics !

Nous avons prévu une nuit à Elephant Sands, à 50 kilomètres au nord de Nata mais Babette nous ayant prévenu que les éléphants avaient tout ravagé, nous allons peut-être changer nos plans. Nous nous arrêtons  pour voir ce qu'il en est et, effectivement, les sanitaires ont été presque complètement détruits et la piscine semble avoir été broyée. C'est un spectacle de désolation et,  nous préférons annuler notre  réservation, ce que la réceptionniste comprend parfaitement. 

 

Nous décidons de parcourir les 250 kilomètres qui nous séparent de Kasane et empruntons l'A33, une longue route toute droite, où la vitesse est limitée à 120 Km/heure. Vu le nombre de voitures et camions qui gisent au bord de la route, il semble que la réglementation ait été souvent oubliée

Nous verrons quantité de camions et de voitures déglingués sur le bord de la route, à croire qu'il n'y a pas de carrossier dans ce pays
Nous verrons quantité de camions et de voitures déglingués sur le bord de la route, à croire qu'il n'y a pas de carrossier dans ce pays

Nous traversons de vastes plaines, entre le Chobe National Park et le Hwange National Park (Zimbabwe) où régulièrement, des panneaux indiquent la présence d'éléphants, mais nous n'en verrons aucun. Le paysage est toujours le même, jaune et plat, terriblement plat, sans aucune colline ou même un monticule qui pourrait casser cette monotonie. A l'approche de Kasane se dressent toutefois quelques silos, témoins de l'activité agricole de la région, et qui donnent un semblant de relief au paysage.

Nous arrivons ainsi en fin de matinée au Senyati Safari Camp avec un jour d'avance. L'accueil pourrait être plus aimable mais l'important est qu'il y ait de la place et une boutique où Patrick achète enfin  une casquette. Comme il s'agit d'un établissement self catering, sans possibilité de restauration, nous décidons d'aller déjeuner au Old House, à Kasane, qui est à une dizaine de kilomètres, où un joli petit oiseau a fait son nid dans un vieux téléphone alors qu'un phacochère déambule au milieu des tables.


Il n'y a pas lieu de traîner à Kasane, qui est une ville poussiéreuse et sans intérêt, alors nous décidons de retourner au camp qui est réputé pour son point d'eau et les nombreux éléphants qui viennent s'y abreuver. Nous sommes arrêtés en route par un tout jeune policier qui nous fait garer sur le côté, affirmant que nous sommes en excès de vitesse. La zone est limitée à 60 Km/heure et selon lui, nous roulions à 70. Nous avons généralement l'oeil sur le compteur et il est possible que nous n'ayons pas fait très attention mais ce racket policier planétaire m'énerve alors, avec un grand sourire, je lui montre notre tablette vissée sur le pare-brise et lui explique que non, vraiment, ce n'est pas possible, nous avons là le GPS dernier cri qui enregistre tout et sonne quand nous dépassons la vitesse limitée. Sceptique, il se s'adresse à  son collègue, caché derrière un buisson, qui confirme les 70 km/heure. Toujours très souriante, je lui propose de prendre ma place et de faire un tour pour découvrir cette merveille de technologie et de constater, de visu, que notre petit ordinateur est bien plus performant que son vieux radar. Il hésite entre envie et méfiance, et nous laisse repartir.

 

Nous ne verrons pas grand chose de la terrasse du Senyati qui surplombe le point d'eau. On nous explique que la saison des pluies est un peu en avance et qu'elle a déclenché la grande migration. Les animaux sont partis, les éléphants les premiers et personne ne sait où ils sont allés. A Chobe ? en Zambie ?  Mais enfin c'est dingue ça, on ne part pas comme sans dire où on va !

 

Viendront quelques singes, un phacochère, des oiseaux bien sûr, un chacal peureux qui restera à l'écart et un groupe de 8 girafes qui prennent le temps de boire avant qu'un gros coup de vent, annonciateur d'un nouvel orage, ne les fasse détaler en rythme, dans la poussière, d'un joli dandinement de leur long cou gracile.

 

Les girafes sentent l'orage arriver et partent se mettre à l'abri
Les girafes sentent l'orage arriver et partent se mettre à l'abri

L'orage éclate, privant tout le camp d'électricité, alors que notre bush camper nous fourni la lumière nécessaire à la préparation du dîner que nous prendront à l'abri de la pluie qui commence à tomber. Encore une fois, nous nous disons que le bush camper est vraiment un bon choix!


Victoria Falls

Nous avons réservé l'excursion pour Victoria Falls auprès de Senyati Safari Camp pour un prix de 500 pulas par personne. Nous nous entassons à 8 dans un mini-bus qui offre 7 places passagers, ce qui fait râler Maria, une sympathique hollandaise rencontrée hier. Les autres aussi sont hollandais, son ami, et deux autres couples. Nous retrouvons avant Kasane les deux flics d'hier, mais garés de l'autre côté. Il ne faut pas longtemps pour atteindre la frontière de Kazungla  mais davantage pour remplir la paperasse pour l'obtention du visa. Pour 30 dollars US par personne, nous avons droit à un beau timbre du Zimbabwe qui tient toute la page du passeport. Il faut environ une heure de bonne route qui traverse le Zambezi National Park pour arriver à Victoria. Je ne connais pas grand chose du Zimbabwe si ce n'est que son président, Mugabe, a exproprié les blancs et redistribué leurs terres à ses petits copains pour satisfaire sa nouvelle politique agraire, qui a bien sûr tourné à la catastrophe, plongeant le pays autrefois prospère dans un économie totalement défaillante, qui peine, à l'heure actuelle, à remonter la pente. Etonnamment, Victoria est une petite ville propre et fleurie, qui semble bien calme alors que je m'attendais à des rues poussiéreuses et sans charme

Victoria qui présente de jolies allées bien propres et fleuries
Victoria qui présente de jolies allées bien propres et fleuries

Nous nous garons près des chutes et convenons d'une heure de rendez-vous qui nous laissera amplement le temps de visiter le site. En novembre, le débit de l'eau est le plus bas possible et permet donc une bonne visibilité de la faille longue de 1700 mètres et profonde d'environ 100 mètres, qui sépare le Zimbabwe de la Zambie.  La balade est agréable, parfois rafraîchie par une bruine bien appréciée sous cette chaleur. 


Le débit de l'eau est ici assez important ....
Le débit de l'eau est ici assez important ....

.. pour se raréfier et devenir quasi-inexistant en bout de faille
.. pour se raréfier et devenir quasi-inexistant en bout de faille

L'inévitable photo souvenir !
L'inévitable photo souvenir !

Leçon d'histoire devant la statue de David Livingstone
Leçon d'histoire devant la statue de David Livingstone

A midi, nous échappons au Fast Food du centre ville et trouvons, au détour d'une petite rue, un restaurant sympathique, Mama Africa, où nous déjeunons avec quatre des hollandais, les deux autres ayant opté pour un survol en hélicoptère, dont ils reviendront En-Chan-Tés. La décoration est soignée, l'accueil aimable et la cuisine bien préparée. Patrick choisit le poisson du jour et je me régale d'un curry de légumes.


Mama Africa
Mama Africa

Dans la rue, nous sommes gentiment assaillis par des petits vendeurs qui cherchent à tout prix à nous refourguer de vieux billets de banque  de cent mille milliards de dollars zimbawéens du temps de la super-inflation et reluquent nos chaussures qu'il voudraient bien échanger contre quelques souvenirs de leur fabrication. Je trouve le travail du bois un peu grossier et préfère aller dans une des nombreuses boutiques, fort jolies d'ailleurs,  pour acheter un éléphant pour ma collection. Au retour, les formalités douanières sont rapide et le passage dans le bac sanitaire est obligatoire; ça m'interpelle quand même ce truc tapissé d'une serpillière dégueulasse où l'on doit tremper ses chaussures pour éviter je ne sais quel type de contagion, alors que les singes passent leurs journées à se balader d'un côté et de l'autre de la frontière. La journée a été bonne et elle aurait pu l'être davantage encore si nous avions trouvé quelques éléphants au point d'eau du Senyati, mais il reste désespérément vide !


Chobe Riverfront

Dès le réveil,  vers 5 heures du matin (oui, je suis très matinale en vacances), je cours vers le point d'eau, sûre ou presque que je vais enfin voir quelque chose, et si possible des éléphants. Les pachydermes sont toujours absents, et pire encore, il n'y a rien, strictement rien à voir, si ce n'est ce splendide lever de soleil tout en contraste de couleurs. C'est une piètre consolation et Senyati Safari Camp, dont j'attendais beaucoup, sera la grande déception de ce voyage.

Le trou d'eau de Senyati Safari Camp au lever du soleil
Le trou d'eau de Senyati Safari Camp au lever du soleil

Pour enfin voir quelque chose, nous aurions probablement dû veiller toute la nuit puisque nos amis hollandais, à qui nous allons faire un coucou avant de partir, nous demandent si, vers deux heures du matin, nous avons entendu les lions rugir; ben non, on a dormi comme des loirs et on n'a strictement rien entendu, mais le gardien confirme que quatre lions sont bien passés par là dans la nuit.

 

En nous gaffant bien de la police, bien qu'il soit un peu tôt, nous repassons par Kasane et nous nous présentons à l'entrée du parc Chobé où nous achetons le billet d'entrée pour la journée. On nous donne un plan sommaire en nous expliquant qu'il faut reprendre la route sur 16 km en direction de Ngoma et ensuite une piste à droite sur 9 km. C'est quoi cette embrouille ? Elle est bien là l'entrée, non ?? No, you cannot go that way, please take the main road and after 16 kilometers, turn on your right. C'est demandé tellement poliment, que l'on s'exécute, pourtant surpris, mais la chance est de notre côté puisque nous verrons sur la route un troupeau d'une vingtaine d'éléphants qui passent et traversent tranquillement la chaussée.


Un peu plus loin, après avoir rejoint la piste, nous apercevrons une antilope des sables, spécimen je crois assez rare à observer

Antilope des sables croisée dans la forêt
Antilope des sables croisée dans la forêt

Nous voilà roulant au bord de la rivière, la Chobe River, où tout à coup je m'écrie  en croisant une voiture, les Savoyards de l'Audi Camp, non pas Babette et Jean-Noël mais les deux autres (dont nous ne connaissons pas le nom). Eux aussi nous ont reconnu, ils s'arrêtent et nous papotons un bon moment, nous racontant nos aventures vécues. Et oui, comme je le disais, le monde est petit !

 

Nous arpentons le parc toute la matinée, avant de nous arrêter pour une pause déjeuner à l'aire de pique-nique où, alors que je sors de quoi faire une salade, des singes arrivent de droite et de gauche, zieutant mes tomates et mon concombre. Sûr que Patrick ne va pas être d'accord pour déplier la voiture  mais sûr aussi qu'il est hors de question pour moi de manger avec des singes, alors nous remballons le tout et nous allons déjeuner à l'intérieur. 

Hors de question que je partage mon repas avec des singes mais je leur laisserai quelques bricoles à grignoter avant de repartir
Hors de question que je partage mon repas avec des singes mais je leur laisserai quelques bricoles à grignoter avant de repartir

Nous voyons beaucoup d'éléphants au cours de cette journée, parfois près, et même d'un peu trop près à mon goût. Dans le milieu de l'après-midi, nous serons par deux fois obligés de faire marche arrière, la piste étant occupée de part et d'autre par des familles qui somnolent à l'ombre de grands arbres et qui n'ont pas l'air décidé à se bouger. 

Les petits sont fatigués et dorment couchés
Les petits sont fatigués et dorment couchés
Famille d'éléphants se reposant à l'ombre
Famille d'éléphants se reposant à l'ombre

La faune et la flore sont riches et variées, le paysage au bord de l'eau est superbe et il y a beaucoup à voir, des zèbres, des girafes, des hippopotames, des kudus, des impalas et toutes sortes de petites gazelles. Les phacochères abondent, dont les femelles viennent de mettre bas, et les buffles sont nombreux à se reposer à l'ombre.  Il y a quantité d'oiseaux dont je ne connais pas le nom, je sais qu'il y a aussi des félins, lions et guépards et j'aimerais plus que tout en voir au moins un.


Une fois de plus, le ciel se couvre, passant d'un clin d'oeil du bleu clair au bleu sombre, réhaussant le vert tendre des feuillages. Il est temps de partir si on ne veut pas terminer dans la boue. En sortant du parc, vers 15 heures,  nous croisons les touristes des game-drive qui arrivent en jeep, enveloppés dans de longs imperméables, une  main devant le visage cherchant à minimiser sur leur visage l'impact de la pluie qui s'est mise à tomber.

Le ciel change très rapidement de couleur
Le ciel change très rapidement de couleur

Nous nous arrêtons pour quelques courses dans un Choppies, ce  qui est un très mauvais choix : le pain a un goût pâteux, les fruits ne sont pas mûrs, les yaourts immangeables et on finira par jeter les cakes prévus pour le petit déjeuner. La prochaine fois, on fera comme d'hab' : on ira au SPAR. Comme nous n'avons pas d'hébergement réservé et que nous n'avons pas spécialement envie de retourner au Senyati, d'une part parce que les éléphants n'étaient pas au rendez-vous et, d'autre part parce qu'il n'y a pas de restaurant,  nous consultons le Bradt qui donne une bonne appréciation du Toro Safari Lodge

Chaque emplacement de camping bénéficie de sanitaires privés et je me laisse influencer par le fait que c'est le plus cher... donc probablement le mieux. Mauvaise pioche : les sanitaires sont dans un mauvais état, le restaurant est sinistre et le repas du soir médiocre. En plus, il continue à faire un temps de chien et nous avons dû renoncer à la balade en mokoro. On consultera après, et donc trop tard, le site du Petit Futé, qui  classe le Toro Safari Lodge Der de Der.


Un aprés-midi de rêve

Plutôt que de faire par la route les 57 kilomètres qui nous séparent de Ngoma Gate, nous décidons de reprendre la piste et de traverser Chobe River Front d'Est en Ouest. Nous levons les amarres à 6 heures, après un petit-déjeuner rapide et fonçons vers Sedudu Gate, bien décidés à ne pas nous faire bananer comme hier, mais, une fois encore,on nous refuse l'entrée principale, sous prétexte qu'il y a 200 personnes qui sont déjà entrées et que, pour minimiser l'impact écologique, il faut réduire le nombre de véhicules. Ca ne concerne bien sûr pas les groupes envoyés par les tour operators, ou qui ont réservé dans les hôtels, ben voyons ! ... j'ai beau argumenter, expliquer qu'un véhicule de plus ne changera pas le problème, pester contre la discrimination touristique, rien n'y fait, ou nous attendons 8 heures ou nous prenons le semblant d'entrée à 18 kilomètres. Comme il est peine 7 heures moins le quart, le choix est évident. Quarante cinq minutes plus tard, nous arrivons donc à Serondela, où nous apercevons quelques hippopotames à la surface de l'eau. Des gazelles paissent tranquillement au bord de l'eau et des phacochères broutent, dans cette position qui leur est si particulière, les deux pattes avant repliées sous eux. Un attroupement de jeeps nous fait espérer une grosse prise et effectivement, c'est une lionne que les guides ont débusquée, assez loin de la piste et il faut que je joue les contorsionnistes en passant la tête et le buste en dehors de la vitre, pour espérer prendre une photo. Les groupes de touristes  sont mieux lotis, installés dans des véhicules surélevés qui permettent une bien meilleure vision, encadrés par des guides expérimentés qui connaissent bien le coin et, en plus, communiquent par radio dès que quelque chose se passe, mais j'aime mieux notre façon de voyager à deux, même si on voit moins de choses.


La piste est sinueuse, les arbustes suffisamment haut pour cacher, au détour d'un virage, un éléphant qui est sur notre gauche, à quelques mètres de nous seulement. Il faut vite prendre une décision car il avance dans notre direction, et comme il est trop tard pour reculer, Patrick accélère doucement pour sortir de son champ de vision. Ouf ! Autant nous avons vu quantité d'éléphants hier, autant nous ne croiserons que celui-ci, mais bon, ça me va, je n'en demande pas davantage. Nous mettons  trois heures pour arriver de l'autre côté, sans nous presser, roulant doucement et nous arrêtant souvent, tout en longeant la rivière dont la berge accueille quantité d'oiseaux et d'animaux venant s'abreuver.

Waterbuck le long de la Rivière Chobe
Waterbuck le long de la Rivière Chobe
Zébre et son petit
Zébre et son petit
Bébés Steenbok
Bébés Steenbok

Le passage à la douane se passe aussi bien côté Bostwana que Namibie et les formalités sont rapides. Je range le Bradt pour reprendre le Lonely Planet et c'est un peu comme si je passais d'une boîte de macarons Ladurée à un paquet de biscuits Petit Lu. Nous arrivons à l'heure du déjeuner au Caprivi Houseboat Safari, où nous avons réservé pour deux nuits. Ici, autant aimer les chiens car il y en a cinq en liberté (mais qui sont parqués à la demande, s'ils dérangent) : deux type Labrador, deux immenses danois et une petite batarde rousse....et les chats .... et aussi les écureuils dont un apprivoisé qui s'amuse à me mordiller les doigts de pieds pendant que je remplis le registre d'inscription. Après le déjeuner, pendant que Patrick fait la sieste, je vais m'installer sur la superbe terrasse qui surplombe le zambèze et je passe ici un après-midi de rêve. Je trouve un canapé juste à ma taille, quelques coussins bien moelleux, parmi la bibliothèque essentiellement  teutonne, un Michel Houellebeck, Extension du domaine de la lutte, et passe cet après-midi à ne rien faire, ou presque : lire, jeter un oeil sur le fleuve, lever le regard quand un oiseau passe, caresser le chat qui ronronne à mes côtés, replonger dans le livre. C'est un véritable luxe que je ne peux pas me permettre à la maison, et je crois que je garderai longtemps le souvenir de ce pur moment d'oisiveté où mon temps est à moi, dégagé de toute activité parasite. Le dîner est malheureusement bien  moins plaisant,  puisque nous partageons la table avec deux types qui n'ont même pas eu la politesse de dire bonsoir quand on arrive. Je ne sais pas si ce sont deux gays qui se font la gueule ou deux potes qui viennent d'apprendre le décès d'un troisième, mais l'ambiance est sinistre. En plus, le repas est médiocre : des lasagnes racornies pour Patrick, une salade insipide pour moi et un semblant  de strudel caramel chantilly en dessert, le tout avantageusement arrosé d'un bon blanc frais d'Afrique du Sud, que je consommerai sans modération et qui me conduira au lit, à moitié pompette. 

Les gentils chiens du Caprivi Houseboat Safari
Les gentils chiens du Caprivi Houseboat Safari

Croisière sur le Zambèze

A 8 heures ce matin nous embarquons sur le bateau réservé la veille pour une croisière de 4 heures sur le Zambèze. Nous nous apercevons rapidement que notre guide souffre d'un sérieux handicap : il est atteint de ecémécyte aigüe et passe son temps à  pianoter sur ses deux téléphones, envoyant et recevant des sms à tout va, mais comme il a toujours un oeil vigilant sur l'eau et dans le ciel,  à l'affût de la moindre bricole à nous montrer, je suis indulgente et, bien que ça m'agace un peu, je ne dis rien. C'est finalement un gentil garçon, à la voix tonitruante, qui gueule plus qu'il ne parle et je me dis que, probablement, de façon involontaire, il doit faire peur à ses propres enfants.


Rapidement, il distingue un groupe de six hippopotames que, prudents, nous suivront pendant un temps à distance. Les berges abondent d'oiseaux de toutes sortes, des aigrettes, des cormorans, et d'autres dont le nom nous est donné en anglais et que nous oublions rapidement. Nous longeons un bon moment la côte namibienne puis traversons pour aller flâner du côté de la Zambie, où la végétation me paraît plus fournie; Le fleuve est large, tranquille et  nous croisons quelques frêles embarcations de pêcheurs, mais, étonnamment aucun navire marchand. Nous papotons avec notre guide qui aimerait bien travailler pour le gouvernement car ici comme partout ailleurs, le fonctionnariat, synonyme de salaire régulier et de travail pépère, fait rêver. 


Je ne me méfie pas assez de la forme du bateau, plat et sans bastingage, et d'un coup de coude malheureux, j'envoie valser ma paire de lunettes de soleil dans l'eau. Merde, je n'en ai pas de rechange. Nous rentrons vers midi,, satisfaits de cette croisière tranquille mais contents de n'avoir pris que la matinée, une journée entière nous ayant probablement lassés. Nous décidons d'aller déjeuner à Katima Mulilo, au Passione, qui semble être le seul restaurant correct de la ville. Je profite de m'arrêter à la pharmacie pour acheter des lunettes et nous cherchons, en vain ,l'attraction de la ville, à savoir des toilettes creusées dans un baobab. Au retour, nous sommes arrêtés par un flic pas commode qui veut voir le permis de conduire international de Patrick,  nous engueule parce qu'on l'a laissé dans le bush alors qu'il devrait être à portée de main, et, énervé, nous laisse finalement partir sans avoir rien vu. Nous finissons l'après-midi au calme, sirotant une bière et un Savanna sur la terrasse, observant, dans un bruit de papier qu'on froisse, un gros lézard qui cherche sa place dans les feuilles en contre-bas. 



La soirée est heureusement plus animée et l'ambiance plus sympathique que la veille, un groupe de joyeux buveurs ayant investi les lieux, mais, bien qu'un effort manifeste ait été fait, la cuisine est toujours aussi détestable et le Caprivi House Boat Safari pourrait être une excellente adresse si le cuistot se décidait à faire correctement son boulot.