AFRIQUE DU SUD - LESOTHO Novembre - Décembre 2017

Je crois que c'était couru d'avance. Oui, je crois bien que dès que nous avons quitté Johannesbourg, ce jeudi 8 décembre 2016, on savait qu'on reviendrait ..... parce que le Kruger est un endroit absolument fantastique et parce qu'on n'a toujours pas vu du suricates !

Itinéraire

 Nous voilà donc embarqués avec la British, mais c'est bien la dernière fois ! La bouteille d'eau entre Genève et Londres est payante, les places sur l'A380 sont réduites au maximum, le service est moins que moyen, les plateaux repas immondes .... et le pire sera a venir, au retour.

Sous le sourire enjôleur d'un avatar,  se cache une bien mauvaise compagnie aérienne
Sous le sourire enjôleur d'un avatar, se cache une bien mauvaise compagnie aérienne

Mardi 7 novembre - Genève - Johannesburg (Arrivée le 8)

Mercredi 8: Polokwane - Rustic Rest Luxury Accomodation

Jeudi 9 : Kruger National Park - Letaba 

Vendredi 10: Kruger National Park - Balule 

Samedi 11 : Kruger National Park - Skukuza 

Dimanche 12 :  Kruger National Park - Lower Sabie 

Lundi 11 : Keuger National Park  - Petrorius 

Mardi 14 : Kruger National Park - Berg-en-Dal 

Mercredi 15 : Kruger National Park - Berg-en-Dal 

Jeudi 16 : Lala Nathi Lodge

Vendredi 17 : Camping à la ferme - Himeville

Samedi 18 : Mission St-James

Dimanche 19 : Tschlanjane Lodge

Lundi 20 :Trading Post Lodge

Mardi 21 Semonkong Lodge

Mercredi 22 :Maleala Lodge

Jeudi 23 : Gariep Dam Nature Reserve 

Vendredi 24 : Zebra National Parc

Samedi 25 : Camdeboo National Parc

Dimanche 26 : Addo Elephant National Park

Lundi 27 : Addo Elephant National Park

Mardi 28 : Tsitsikamma National Park

Mercredi 29 : Kleinplass Holiday Resort

Jeudi 30 : Kleinplass Holiday Resort

Vendredi 1er décembre : Bontebok National Park

Samedi 2 : Hermanus Campsite

Dimanche 3 : Franschhoek - Centre Ville Guest-House

Lundi 4 : Citrusdal - The Baths

Mardi 5 : Cederberg - Mount Ceder

Jeudi 6 : West Coast National Park 

Vendredi 7 : Welgelegen Boutique Guest-House - Le Cap

Samedi 8 : Welgelegen Boutique Guest-House

Dimanche 9 : Welgelegen Boutique Guest-House

Lundi 10 :  Départ Le Cap  - nuit dans l'avion - Londres 

Mardi 11 : Arrivée Londres !!!..... Park Grand Paddington Court .......!!! ....

..... Mercredi 12 : Arrivée Genève

Une journée de transit par Polokwane

Britz aussi, c'est bien la dernière fois ! On les attend presque une heure et demie à Johannesbourg et le benêt qui finalement nous réceptionne m'annonce qu'il était là à 7 heures mais que, ne nous voyant pas arriver, il est reparti ! A 7 heures on étaient dans les airs espèce de nigaud et c'est à 10 heures qu'on a atterri !! Bon, on aura eu le temps de changer de l'argent et d'acheter des cartes sim et on va essayer de ne pas s'énerver le tout premier jour. Cette année, notre véhicule est un Navi, que nous découvrons donc chez Britz. C'est plus gros que ce que nous avions loué jusqu'à présent et de ce fait plus spacieux  mais, compte tenu de la taille, je trouve qu'il y a peu de rangements, surtout pour la nourriture (finalement, avec de l'organisation et un peu de réflexion, on pourra tout ranger et même plus). Et puis, le toit se soulève à peine, apportant peu d'air et il nous faudra plusieurs jours pour comprendre comment installer et coincer le lit, qui pèse une tonne. Mais au moins, il est très confortable et on passera de bonnes nuits !

Notre Navi avec lequel nous aurons bien des déboires.... !!!
Notre Navi avec lequel nous aurons bien des déboires.... !!!

Nous prenons la route avec du retard sur le programme (Merci le benêt de l'aéroport) et, va savoir comment et pourquoi, au lieu de prendre la N4 en direction de  Witbank pour ensuite nous arrêter à Middelburg ou Dullstrom selon l'heure et la distance parcourue, on se retrouve sur la N1, en direction de Prétoria. Ce n'est pas très grave puisqu'on est dans la bonne direction, celle du nord. Je déplie la carte et repère la ville de Polokwane où l'on pourrait faire une étape ce soir, la route d'une seule traite après une mauvaise nuit n'étant pas envisageable. Nous n'avons pas réservé grand-chose, alors on peut aller là où le vent nous pousse et il a décidé de nous amener jusqu'au  Rest. Luxury Accomodation.  On va le soir manger à pied, juste à côté à l'Ambiance Restaurant où je constate avec dépit que la cuisine sud-africaine ne s'est pas améliorée depuis la dernière fois. Mes pâtes aux champignons sont tellement cuites qu'elles forment une espèce de bouillie marronnasse infâme soudée à l'assiette. Tant pis, je mange, j'ai faim, les 3 bananes avalées sur l'autoroute dans l'après-midi n'ont pas suffit à caler mon estomac.

Enfin le Kruger !

De retour à Letaba

Frais et dispos après une bonne nuit réparatrice mais peu rassasiés par le semblant de petit-déjeuner qui nous a été servis, on cherche un supermarché pour faire nos courses. On aime bien les Spars mais on nous conseille le Checkers, à la sortie de la ville, au Savannah Mall. C'est une bonne chaîne de magasins que nous ne connaissions pas et  qui remplira toutes nos attentes et par la même occasion notre caddie. Une centaine de kilomètres sur une très jolie route en lacets entre arbres fruitiers et bananiers nous amène à Tzaneen d'où l'on poursuit jusqu'à Phalaborwa, une des portes du Kruger, où l'on s'arrête pour déjeuner. Pour moi, salade grecque. On en trouve partout, dans tous les restaurants, à croire que c'est LE plat national. Celle-ci est très spéciale; il y a tellement d'olives qu'on cherche tomates et concombres. Pas terrible !

Et puis ça y est, nous voilà enfin au Kruger ! Ce superbe parc national que j'avais tant aimé l'an dernier et qui m'a fait rêver toute l'année, au point de vouloir y retourner. Dans un mauvais calcul, j'avais acheté la wild card au dernier moment mais du coup, elle est encore valable cette année, jusqu'à la fin du mois de novembre et devient donc très rentable. 

Les premiers animaux que l'on rencontre, après trois ou quatre kilomètres seulement sont des éléphants !

Eléphants à la recherche d'eau juste après la porte de Phalawarga
Eléphants à la recherche d'eau juste après la porte de Phalawarga

Ils sont cinq, à la recherche d'eau, et vont s'appuyer sur le parapet d'un puit pour plonger la trompe dedans, mais on n'arrive pas à voir s'ils peuvent atteindre l'eau ou pas. Les grands y parviennent peut-être, mais je doute pour le plus petit qui a du mal à se hisser sur le cylindre de béton. Aux alentours, tout est sec. Ca me serre toujours le coeur de voir tous ces animaux à la recherche d'eau; quels qu'ils soient, boire est la priorité, les éléphants, les rhinocéros et les hippopotames ayant en plus un besoin physiologique d'évoluer dedans.

D'autres éléphants, à peine plus loin
D'autres éléphants, à peine plus loin

Sur cette piste de 40 km qui nous conduit à Letaba, on voit beaucoup d'éléphants, seul ou en troupeaux et aussi nos premiers rhinocéros.

On verra cette année beaucoup de rhino. au Kruger
On verra cette année beaucoup de rhino. au Kruger

J'avais beaucoup aimé le camping de Letaba, sa végétation et ses emplacements spacieux et ombragés. Il est presque vide et on s'installe au même emplacement que l'année dernière, façon blaireau comme Jacky Pic et sa femme Laurette  dans Camping. Il est déjà 4 heures mais il ne fait pas très chaud alors on ignore la piscine pour nous diriger vers le musée de l'Eléphant que j'avais tant aimé l'an dernier et que je prends plaisir à revisiter.

Le superbe musée de l'éléphant à Letaba
Le superbe musée de l'éléphant à Letaba

Bonne surprise quand on arrive au restaurant pour dîner, il n' y a plus de Mugg & Bean !! Sanparks a rompu tout contrat avec eux et ils sont remplacés par une autre chaîne "Rustic Restaurant"... Bon, c'est à peine mieux. En plus, il n'y a pas de lumières, juste quelques bougies dispersées par ci par là, c'est vraiment chiant de ne pas voir ce qu'il y a dans son assiette ! 

Balule et ses hyènes

Quand on se réveille il fait grand jour. Quelle heure est-il ? 7 heures, 7 heures un quart ?? Et bien non, il est 5 heures ! Il faut qu'on se réhabitue à ces levers aux aurores qui nous font sortir du lit à des heures qui pourraient paraître incongrues mais qui sont tout à fait adaptées à notre programme du jour. On a prévu d'aller faire un tour à Mopani, un campement en direction du Nord, à seulement 30 kilomètres de là. Bien nous en a pris, c'est un coin absolument ravissant et étonnamment très vert où l'eau est abondante. 

Sur la route de Mopani
Sur la route de Mopani

On s'arrête vers 7 heures sur l'aire de pique-nique de Makhadzi puis, avant  Tsendze, on prend la boucle par Mooiplaas où trois voitures arrêtées attirent notre attention. A peine visible dans le fond d'un bosquet, planqué sous les branchages, on devine un guépard. Il est en train de dévorer une carcasse quand une hyène s'approche furtivement mais suffisamment vite pour lui piquer un bout de casse-croûte. Ca a été tellement rapide que je n'ai pas eu le temps de prendre une photo et le guépard est trop caché pour qu'on puisse en tirer un joli cliché.  On s'arrête à la cache de Shipandani, mais quand on veut repartir, la voiture ne veut rien savoir. Merde... !!! Heureusement qu'on a du réseau et que je peux appeler Britz qui, une heure plus tard nous rappelle et détecte la panne. Rien de grave, on repart aussitôt. 

Près de la cache de Shipandani, une outarde houpette
Près de la cache de Shipandani, une outarde houpette

Il est déjà l'heure d'aller déjeuner. Sur la piste qui nous conduit à Mopani, on rencontre beaucoup d'animaux, en fait beaucoup plus que ce que nous espérions. J'avais toujours lu et entendu dire que le Nord ne présentait pas beaucoup d'intérêt en termes de rencontres. Alors je suis très étonnée et particulièrement frustrée : si on avait su, au lieu d'entrer par Phalaborwa, on serait montés plus haut, jusqu'à Punda Maria, pour traverser entièrement le Kruger, du Nord au Sud. Ce sera le grand regret de ce voyage. 

A Mopani, on a la chance de trouver une petite table en terrasse, qui domine un joli plan d'eau où évoluent toutes sortes d'oiseaux, mais aussi des hippopotames, un groupe d'éléphants et des crocodiles

Longtemps après avoir pris notre café, on reste scotchés sur notre chaise, à regarder encore et encore toute cette vie là en bas, qui tourne dans et autour de l'eau.  C'est beau, c'est tranquille, alors on s'attarde un peu en regrettant qu'il ne fasse pas plus beau, car le ciel est couvert de nombreux nuages qui gâchent la luminosité. Mais il nous faut bien partir ! Sur notre route, on trouve encore des éléphants ! Ils sont vraiment nombreux dans le coin. Est-ce que c'est toujours comme ça ou est-ce qu'ils ont récemment migré du sud, parce qu'il y aurait ici finalement plus de végétation ici ?...

Joli troupeau d'éléphants
Joli troupeau d'éléphants

On croise aussi des groupes d'autruches qui, miraculeusement, regardent dans notre direction. D'habitude, ces sottes lèvent le camp dès que l'on s'approche, permettant juste une photo de leur derrière plumé. J'en profite pour les mitrailler. Je ne suis pas sure qu'elles nous aient remarquées, tant elles paraissent subjuguées par un troupeau d'éléphants qui vient d'arriver à leurs côtés.

Un des mes rares photos d'autruche de face
Un des mes rares photos d'autruche de face

Nous sommes sur la  H1-6, route goudronnée, qui nous ramène à Letaba. On croise à nouveau nombre de pachydermes et je trouve bien imprudents les automobilistes qui s'approchent de si près. En ce qui nous concerne, on reste à distance, prêts à reculer s'ils avancent dans notre direction. Trouillards ? Non, juste conscients des dangers que représentent ces gros mammifères, aptes à charger s'ils estiment que l'on peut être un danger pour la troupe, ou, va savoir, juste s'ils se sont levés de la patte gauche et n'ont pas envie de te voir dans le coin.

La voiture est à quelques mètres seulement des éléphants.... pas très prudent...
La voiture est à quelques mètres seulement des éléphants.... pas très prudent...

Dés qu'on peut, on abandonne l'asphalte pour prendre les pistes. C'est ce que l'on fait, après Letaba, en bifurquant sur la gauche par la S-46 et la S--93 qui longent la rivière, pour arriver à Olifants d'où l'on s'enregistre pour le camp satellite de Balule. On a vu sur la piste une girafe avec d'énormes pustules sur le cou, alors j'en profite pour demander à un ranger ce qu'il en est. Je ne comprends pas tout mais, apparemment la girafe ne souffre pas. Une dizaine de kilomètres par la S92 nous conduit vers 17 heures à Balule, un petit campement dit satellite, très rustique. Il y a des blocs sanitaires mais pas d'électricité et à peine 15 emplacements. On a bien fait de réserver. On est à peine installés que mon coeur bondit quand je vois à quelques mètres de moi, une puis deux hyènes qui rôdent derrière le grillage, mais l'excitation retombe aussitôt quand notre voisin suisse allemand m'explique qu'elles viennent tous les soirs, attirés par la nourriture que leur lancent les campeurs, à la fois imbéciles et inconscients de la dépendance qu'ils créent. 

Skukuza et la guerre des singes

On plie bagages à 5 heures 30 en direction de Satara, par la S90, à travers un paysage désolé fait d'herbes sèches et de maigres buissons. Il n'y a pas beaucoup d'activité dans ce coin. On prend la S41 et c'est aux abords de la rivière N'Wanetsi, sur la S100, que l'on retrouve l'eau et la vie. Encore des éléphants qui boivent en contrebas, quelques groupes de singes et puis deux lionnes assoupies dans l'herbe, pas très faciles à voir mais que je réussis quand même à photographier. 

Deux lionnes au repos; d'autres sont dissimulées dans les branchages
Deux lionnes au repos; d'autres sont dissimulées dans les branchages

On fait une autre jolie rencontre avec des hyènes, dont une qui allaite ses trois bébés. La pauvre est légèrement blessée sur le flanc. Ma journée est gagnée ! Parce que ce que j'aime voir plus que tout, ce sont les félins. Les léopards sont très difficiles à repérer,  qu'il faut  chercher dans les trous et sur les branches, les guépards sont généralement furtifs, et si les hyènes se montrent davantage, les chacals, petits et agiles, se faufilent dans la savane Heureusement, dans ce coin du Kruger, il n'est pas rare de voir des lions. 

Un groupe de hyènes; Celle qui allaite ses petits est légèrement bléssée....
Un groupe de hyènes; Celle qui allaite ses petits est légèrement bléssée....

Arrêt petit-déjeuner et shopping à Satara, où l'on avait dormi l'année dernière et où la vue sur la rivière est toujours aussi magnifique. On fera un autre arrêt un peu plus tard dans la matinée, à 60 kilomètres de là, à l'aire de pic-nic de Tshokwane, réputé pour son arbre à saucisses. On n'hésite pas, à chaque fois qu'on peut, à faire un stop pour boire un verre et se dégourdir les jambes. Les étapes sont longues car, si d'un point à un autre il y a finalement peu de kilomètres, on passe beaucoup de temps dans la voiture, parfois 7 ou 8 heures, parce qu'on prend des boucles, on fait des détours, on s'arrête pour les photos, parce qu'on en a jamais assez et qu'on veut toujours en voir plus.  Et puis il y a quantité d'espèces d'oiseaux différents qu'on essaie de prendre en photo, avec beaucoup de difficultés parce qu'il gigotent sans arrêt,  et ça aussi ça prend du temps.

Un euplècte ? Va savoir....
Un euplècte ? Va savoir....

C'est vers 13 heures 30 qu'on arrive à Skukuza où l'on déjeune d'une salade. Pendant que Patrick se repose je vais faire un tour au bord de la rivière. En face, un beau troupeau d'éléphants formé d'une dizaine d'adultes et de quelques éléphanteaux qui se chamaillent et jouent comme des petits fous. Et bien sûr, je n'ai pas pris mon appareil photo ! Il faudrait toujours l'avoir pendu autour du cou. Il y a à Skukuza un adorable monument qui est un mémorial en souvenir des chiens de rangers morts pendant leur activité. C'est à la fois triste et touchant. Ils sont une bonne trentaine à être enterrés là, avec chacun une plaque à leur nom et un épitaphe bien sûr élogieux. Braves toutous !

Mémorial en souvenir des chiens de rangers
Mémorial en souvenir des chiens de rangers

Patrick et moi sommes absorbés dans nos pensées, avec une petite larme à l'oeil en ce qui me concerne, quand deux guenons, leur marmot respectif accroché à leurs mamelles, nous foncent dessus dans une déclaration de guerre qui ne laisse aucun doute. J'ai une frousse pas possible des singes alors je me barre loin, laissant lâchement Patrick se débrouiller avec les deux furies qui véritablement l'attaquent. On n'avait pourtant rien fait, ni geste brusque, ni verbe haut, on ne les avaient même pas vues arriver ces deux harpies. Mon héros doit son salut a une branche qu'il brandit vaillamment devant les deux pestes qui ne demandent pas leur reste. De retour au camp je nettoie par précaution les traces de griffes que la plus mégère  des deux a laissées dans ses mollets. Quelle frayeur !!

La harpie et son moutard
La harpie et son moutard